Votre enfant est-il simplement turbulent ? Ou atteint de TDAH ? On le connaît de mieux en mieux : le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité intéresse de plus en plus les médecins comme le grand public. D’après l’association HyperSupers – TDAH France, entre 3 et 5 % des enfants en âge scolaire sont touchés. Quels en sont les symptômes ? Connaît-on les causes ? Comment établir un diagnostic ?
Nous répondons à vos questions.
La grande famille des DYS
Le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité appartient à la famille des troubles cognitifs.
Les fonctions cognitives, ce sont tous les processus mentaux qui nous permettent d’acquérir l’information, la traiter, et de nous en servir pour agir. Lorsque les troubles sont globaux, on parle de déficience intellectuelle.
Ils peuvent aussi ne toucher qu’une fonction particulière.
Lorsqu’ils concernent le langage oral, on parle de dysphasie. Lorsqu’ils touchent le langage écrit, la dyslexie. La dyspraxie recouvre les troubles de la coordination.
Hyperkinétisme, déficit attentionnel ou hyperactivité sont différents termes utilisés pour désigner le TDAH.
Des symptômes handicapants…
- L’hyperactivité : C’est le symptôme le plus « visible » du TDAH. En activité permanente, l’hyperactif a énormément de mal à rester assis et à se concentrer sur une tâche durant un certain temps. Son attention est limitée et son besoin de bouger est incessant.
- Distraction et oublis sont la règle : Les écoliers hyperactifs sont souvent incapables de répéter une phrase qui vient d’être dite, ou ils oublient leurs affaires, parce qu’ils pensaient à autre chose à ce moment-là.
- Une difficulté à s’organiser. La gestion du temps pose des problèmes. L’habillage du matin peut se transformer en parcours du combattant pour des parents pressés.
…Auxquels d’autres troubles peuvent s’associer.
Plus d’un tiers des enfants atteints de TDAH souffrent de troubles d’apprentissage de la lecture (dyslexie), ou de l’écriture (dysgraphie et dysorthographie). Souvent qualifiés de maladroits, certains enfants éprouvent des difficultés à exécuter des mouvements précis (dyspraxie). Ils peuvent aussi présenter des symptômes anxieux ou dépressifs, avec un sommeil troublé (endormissement difficile, cauchemars)
Le TDAH a des répercussions sociales. Les enfants vivent très mal les refus et les limites qu’on leur pose. Ils ont du mal à réguler leur impulsivité. Opposition et provocation sont fréquentes.
Quelles sont les causes du TDAH ?
- Un mauvais fonctionnement de certaines zones du cerveau, notamment du lobe frontal. Cette zone est responsable de l’inhibition, de la planification et de la modulation des réponses. (Fonctions déficientes dans le TDAH.) Par ailleurs, chez les personnes atteintes, on note un déficit de 2 neurotransmetteurs ; la dopamine et la noradrénaline dont le rôle dans l’apprentissage, la mémoire et la vigilance est important.
- Une maladie génétique. Le TDAH est un trouble familial. Chez les parents, frères, sœurs et enfants d’une personne atteinte de TDAH, on trouve de 4 à 10 fois plus de personnes présentant ce trouble que dans le reste de la population. Il n’y a cependant pas de gène spécifique associé à ce trouble.
Les critères de diagnostic
Les manifestations du TDAH sont peu spécifiques. Le test DSM-IV propose des critères précis et fait l’objet d’un consensus international. Le TDAH est ainsi avéré si :
- Au moins 6 symptômes d’inattention (sur la liste des 9 proposée par la classification) OU au moins 6 des symptômes d’hyperactivité-impulsivité (listés là encore) ont persisté pendant au moins 6 mois, à un degré qui est inadapté et ne correspond pas au niveau de développement de l’enfant.
- Certains de ces symptômes étaient présents avant l’âge de 7 ans.
- Ces symptômes gênent le fonctionnement quotidien dans au moins 2 types d’environnements différents (par exemple : à la maison/à l’école).
- Ces symptômes créent une altération cliniquement significative du fonctionnement social, scolaire ou professionnel.
TDAH : Restez vigilants
Ce trouble reste insuffisamment diagnostiqué. Souvent minimisés, ses symptômes sont attribués à une « mauvaise éducation », ou à une turbulence qui « va passer ». Et pourtant, la reconnaissance et le traitement précoces des troubles permettent de limiter la souffrance des patients et de leur entourage, et d’améliorer le pronostic.